
Projet Monarques
Année de création : 2022
Le projet Monarques explore les réalités du trouble de stress post-traumatique à travers les témoignages de vétérans et de leurs proches. Elle met en lumière la résilience face à la guerre et à la souffrance invisible, tout en symbolisant l’espoir avec l’image du papillon Monarque.
Extrait
J'aurais aimé qu'on m'explique c'est quoi une blessure psychologique et émotionnelle. Un peu comme un médecin explique comment le cancer s'est développé et a commencé à faire des ravages dans le corps d'une personne qui en est atteinte. Aujourd’hui, je me tiens beaucoup plus sur mes gardes, je me protège émotionnellement, parce que j’ai mes insécurités, moi aussi. Certains vont dire que je suis dure, stricte, intransigeante, que je suis pas assez flexible. Que je veux tout contrôler. Mais contrôler mon environnement, c’est la seule chose de rassurant et de stable quand on a un conjoint qui souffre de PTSD. L’homme que j’aime s’est créé un masque, celui d'un monstre effrayant, mais c’est pas son vrai visage, c’est juste une manière de tenir les autres à l’écart. Tranquillement, mon mari me parle plus, ses émotions ressortent. Dans les bons moments, y rit et y pleure, comme tout le monde, pis j’arrive à retrouver le regard de mon conjoint d’avant. C’est ces petits instants de bonheur-là qui donnent la force de continuer. Même si on sait qu’on sera pus désirée, ou du moins pas comme avant, que les rapports intimes risquent de se faire plus rares, que la colère, la rage et l’anxiété seront jamais bien loin… De mon côté, y’a plein d'affaires que je comprends mieux maintenant, pis y’a des affaires que je comprendrai jamais aussi, je l’sais. Je me dis que ça pourrait être le début d’une nouvelle relation pour nous. Même si je me demande encore parfois si j’ai pris la bonne décision en restant avec lui.
(...) J’ai pas vu la guerre, mais j’ai vécu une guerre dans ma famille… On est tous victimes de la guerre - LA CONJOINTE
Mot d'Angèle
La Grande Cueillette des Mots fût la voie qui a aidé à décadenasser la parole de celles et de ceux qui sont emmurés dans leur silence. Elle est devenue un pont entre douleur et résilience; un espace de parole qui permet de nommer l’invisible pour toucher l'insaisissable.
Je vous parle de cette grande démarche faites avec les militaires canadiens, les vétérans et leurs proches.
Découvrez Le Projet Monarques


Archive du laboratoire recherche et création
Résumé du projet de création
Projet Monarques c’est l’histoire de ceux et de celles qui reviennent de loin. De la guerre et de l’inexprimable. De ceux et de celles qui sont condamnés à revivre des histoires horrifiantes, ou à tenter de s’en protéger.
« Si vous n’avez jamais porté les bottes, vous ne pouvez pas savoir ce que ça fait. »
Que ce soient des vétérans et des vétéranes de la Seconde Guerre mondiale, de la guerre de Corée, de la guerre d’Afghanistan ou d’autres de retour de missions de paix, la majorité de ces personnes reviennent souffrant du Trouble de stress post-traumatique (TSPT). Si certaines sont diagnostiquées durant leur service, d’autres voient les symptômes n’apparaître qu’au retour. Ces personnes se retrouvent isolées ne sachant pas comment en sortir ou refusant même leur état. Plusieurs assistent à l’éclatement de leur couple ou de leur famille. D’autres en viennent aussi à envisager le suicide comme l’unique manière de venir à bout de leur calvaire.


Crédits :
Direction artistique : Angèle Séguin
Co-autrices : Angèle Séguin et Amélie Bergeron
Conseiller dramaturgique : Paul Lefebvre
Traduction : Harry Standjofski
Distribution :
L’AUMÔNIER | Aumônier des Forces armées canadiennes et vétéran : Sylvain Massé
LA MILITAIRE | Femme des Forces armées canadiennes et vétérane : Emmanuelle Laroche
LE RÉGULIER | Homme des Forces armées canadiennes (militaire régulier à temps plein) : Sébastien Rajotte
LE RÉSERVISTE | Homme des Forces armées canadiennes (militaire de la réserve à temps partiel) et vétéran : Étienne D’Anjou
LA CONJOINTE | Elle porte aussi la parole des proches : Ann-Catherine Choquette / Catherine Hughes
Mise en scène : Amélie Bergeron
Assistance à la mise en scène et régisseuse : Rose-Lilas Bastien-Turgeon
Conception lumières : Andréanne Deschênes
Conception costumes : Sébastien Dionne
Conception musique : Maxime Racicot
Direction de production : Andrée-Anne Pellerin
Direction technique : Alexandre Paquette
Conception affiche : Frédérique Giguère
Médiation culturelle : Angèle Séguin
Agente de développement : Rachel Morin-Denis
Agente de communication numérique et réseaux sociaux : Mégane Lortie
Responsable des relations médias : Marie-Anne O’Reilly
Photos : Jessica Garneau, Michelle Boulay
Captation vidéo : Pierre-Luc Racine et Matthew Gaines
Durée du spectacle | 90 minutes sans entracte
Une production du Théâtre des Petites Lanternes
« La pièce porte la voix des militaires actifs et retraités, de leur famille et de leurs proches sur les conséquences des blessures liées au stress opérationnel et post-traumatique. Les comédiens permettent de comprendre la marginalisation et l'innombrable répercussion sur les militaires, leurs entourages et la collectivité.»
« Ce qui est certain, c’est que les militaires de la Base Valcartier ont été sensibles à cet événement. Des centaines d’entre eux ont assistés aux représentations données sur les deux journées : militaires du rang, officiers, pompiers et civils se sont mêlés dans la salle
aménagée sur les plateaux du Centre des
sports. Mission réussie pour cette magnifique pièce.»
« La matière brute parle des valeurs et de l’engagement, du désir de servir, des missions de paix, des champs de bataille. Aucune cachotterie n’est faite sur ce qu’il en coûte, les peines et les blessures physiques et psychologiques subies au combat comme dans les casernes, la vie au bord du gouffre,
parfois jusqu’au suicide.»
«La pièce nous permet cet espace de discussion, de réflexion et d'échanges tout à fait sain [...] à l’extérieur de la chaîne de commandement.»
« La matière brute parle des valeurs et de l’engagement, du désir de servir, des missions de paix, des champs de bataille. Aucune cachotterie n’est faite sur ce qu’il en coûte, les peines et les blessures physiques et psychologiques subies au combat comme dans les casernes, la vie au bord du gouffre,
parfois jusqu’au suicide.»

La recherche
Une équipe de recherche interuniversitaire accompagne l’équipe de projet Monarques puisqu’elle porte un intérêt à la thématique abordée.
L’équipe de recherche souhaite apporter une perspective scientifique sur l'utilisation des arts comme outils de guérison et de bien-être à travers toutes les étapes de la Grande Cueillette des Mots. La recherche a été menée en parallèle au travail de création. Les chercheuses et chercheurs ont utilisé les outils de la Cueillette conçus par Angèle Séguin, tout en y ajoutant leurs propres méthodes.