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Année de création : 2015

Comme
un grand trou
dans le ventre

 

Comme un grand trou dans le ventre, une création née du besoin de dire, portée par une communauté en quête de sens, de 2014 à 2017

Extrait

« La tragédie aura soudainement ramené bien des gens aux grandes pertes de leur vie, à d’autres tragédies. 

Elle aura causé un déraillement de l’âme. Les blessures du passé ont refait surface. Maladies, violences, cancers, séparations. Pour plusieurs, ce n’est pas un vide qui s’est révélé, c’est un vide qui était déjà là. »  — Extrait du texte 

L’homme dans la soixantaine

C’est un confrère pompier qui donne l’alerte en pleine nuit, vers 1 h 15 du matin « Attendez-vous de vous faire appeler, il y a eu une explosion à Lac-Mégantic. » 

Je pense que c’est TAFISA, l’usine, comme l’autre fois. En arrivant, je vois le centre-ville en flammes, l’explosion, la chaleur, le pétrole, la fumée toxique. Puis je vois mon fils, il est aussi pompier volontaire. Il me prend dans ses bras, me serre fort, très fort. En s’essuyant les yeux, il me dit : « Je suis content que mes fils soient encore jeunes, au moins je sais où ils sont ». J’ai un pincement au cœur, moi j’sais pas où est ma fille. Peut-être, là… 

 

La femme du début de la quarantaine

Ce matin-là, j’ai comme un grand trou dans le ventre. J’ai perdu ma fille…à cause de la bêtise humaine. J’pense que le destin me poursuit, qu’j’ai pas le droit d’avoir la paix.

(…)

 

La femme dans la mi-cinquantaine

À douze ans, nuit après nuit, mon fils vient me border, m’embrasser et me chanter une berceuse à voix basse. Des mois durant, après la tragédie, il reste près de mon lit, assis au sol, pour être certain que je ne vais pas repartir. Je rentre tellement épuisée, j’m’en rends même pas compte. Silence.

(…)

 

L’homme dans la soixantaine

Avant ça, brailler avec du monde, ça m’était jamais arrivé. Mais Là… ça se contrôlait pas. On pleurait pis on riait. Les émotions s’entrechoquaient pis on les avait toutes en même temps. Des fois, c’était juste un mot qui faisait que ça partait. Y’avait pas de milieu. C’est pas un deuil normal, ça.

 

L’homme dans la soixantaine

On pouvait pas vivre notre douleur sans avoir un micro ou une caméra dans la face.

 

La femme dans la mi-cinquantaine

La tragédie de Mégantic était devenue comme une télé-réalité

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Mot d'Angèle

« J’ai pu écrire des choses que je ne savais même pas que j’avais en moi... »  —  Écrivant du Granit 

 

En février 2014, Janot Gosselin, ami et travailleur social au Centre de santé et des services sociaux (CSSS) du Granit, engagé dans l’équipe psychosociale de rétablissement, m’a tendu la main. Il souhaitait explorer la possibilité d’adapter la démarche de La Grande Cueillette des Mots, que j’avais menée en Haïti, à une réalité toute proche : celle de Lac-Mégantic, encore profondément marquée par la tragédie ferroviaire de juillet 2013. 

 

Mener une Grande Cueillette des Mots à Lac-Mégantic m’a profondément touchée, car ce sont mes voisins de ville, mes sœurs et mes frères de campagne qui ont été frappés par la tragédie. C’était tout près, humainement et géographiquement. Leur douleur résonnait dans ma propre communauté, et cette démarche est devenue pour moi un geste de solidarité autant que de création. 

 

C’est avec beaucoup d’humilité que je me suis engagée dans cette création porteuse de vie et de mémoire d’humanité et faire en sorte que le théâtre puisse offrir des possibilités de dialogue en permettant aux citoyennes et citoyens de la MRC du Granit d’être les écrivantes et des écrivants de leur histoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est ainsi, dans l’élan d’une communauté en quête de sens et de rétablissement, qu’une nouvelle création a commencé à prendre forme. Cette démarche collective qui a mené à la création de Comme un grand trou dans le ventre.

Une œuvre qui n’a laissé personne indifférent.

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Résumé du projet de création

« 1000 spectateurs en 3 représentations. Même ceux qui ne viennent jamais au théâtre étaient là, captivés. Un silence incroyable devant la justesse du ton et la qualité du travail. L’art est venu nous élever, tous. » —  Un membre du Comité de pilotage

 

Lac-Mégantic, 6 juillet 2013. Il y avait avant, il y eut pendant et après la tragédie. Comme un grand trou dans le ventre superpose les histoires personnelles de deux hommes et de deux femmes. Certains parcours se croiseront, d’autres non. À travers leurs récits intimes, c’est au public qu’ils s’adressent. C’est une histoire de batailles et de reconstruction, à la fois individuelle et universelle.

 

Créée avec les mots de plus de 400 écrivantes et écrivants de la région, l’œuvre nous parle de Lac-Mégantic, évidemment, mais plus encore. Elle nous parle de toutes les tragédies et des pertes de repères qu’elles engendrent. Toutes les tragédies nous dépossèdent d’une partie de notre histoire, elles laissent un vide. Voilà pourquoi Comme un grand trou dans le ventre est si universel. 

 

L’assistance en salle aux quatre représentations de Comme un grand trou dans le ventre, dans une région où le taux d’assistance en salle est très faible, a dépassé toutes les prévisions, atteignant 1 200 personnes. C’est sans compter les milliers de personnes qui ont participé aux Carnets de parole et aux différentes activités mises en place dans le cadre du projet.

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Crédits : 

Direction artistique, texte et mise en scène : Angèle Séguin

Conseiller dramaturgique : Paul Lefebvre

Assistance à la mise en scène : Nathaniel Allaire Sévigny

Coaching en jeu corporel : Marie Lefebvre

 

Distribution :

Homme dans la vingtaine : Bruno Gagnon

Femme du début de la quarantaine : Marie Lefebvre

Homme dans la soixantaine : Marc Thibault

Femme dans la mi-cinquantaine : Sylvie Tremblay

Musicien : René Béchard

Les enfants : Alysun Paradis, William Paradis, Alexis Jean,

Gaïa Laventure

 

Conception et production :

Composition et direction musicale : René Béchard

Conception et réalisation des éclairages : Patrice Daigneault

Conception du décor : Bernard Langlois

Réalisation du décor : Simon Vincent, Nathalie Arbour,Bernard Langlois, Jean Francoeur

Conception et réalisation des costumes : Liliane Rivard

Réalisation des accessoires : Nathalie Arbour, Nathaniel Allaire Sévigny, Liliane Rivard

Conception et réalisation des lanternes : Joël Larouche et Chloé De Wolf (Marvayus)

Direction du réseautage, des ateliers d’écriture et de lanternes: Kristelle Holliday

Direction musicale de la chorale : Vincent Quirion

Direction de production et régie de plateau : Nathalie Arbour

Direction technique et régie du spectacle : Patrice Daigneault

Enregistrement des voix, des chorales et soutien à la sonorisation : Etienne Chagnon

Les voix des chœurs : Nathaniel Allaire Sévigny, Francesca Cyr, André Poulain, Georges Rideout, Angèle Séguin, Pénélope Vigneault

 

Communications : Marie-Anne O’Reilly

Graphisme : France Leduc

Photos : François Lafrance

Captation vidéo : Pierre Javaux et Michel Quirion

Montage de la bande-annonce : Jean-François Mercier (ID Conception)

Montage vidéo : Elisabeth Comeau

 

Le Comité de pilotage :

Angèle Séguin, Directrice artistique de La Grande Cueillette des Mots du Granit et Autrice et directrice artistique du Théâtre des Petites Lanternes

Monique Pherivong Lenoir, Marilyse Couture, Manon Gauthier (Corporation de développement communautaire du Granit)

Janot Gosselin, Céline Larin, Mario Lefebvre, Marie-Claude Maillet, Michèle Beaulé, Vicky Orichesky (Centre de santé et de services sociaux du Granit)

Marlène Bachand (MRC du Granit)

Annie Deslongchamps (Commission scolaire des Hauts-Cantons)

André Samson (Ville de Lac-Mégantic)

Pierre Paquet, Erika Raymond (Comité culturel Mégantic)

David Vachon (Plogg Mégantic)

Kristelle Holliday, Directrice générale (Théâtre des Petites Lanterne) 


Une production : Théâtre des Petites Lanternes, 2015

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« Peu importe où l'on se situe par rapport au 6 juillet 2013, la pièce atteint droit au ventre. Sans tomber  dans le mélodrame ni dans le positivisme à outrance.»
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