top of page
9- Spectacle_Bongo Té, Tika.jpg

Bongo Té, Tika!

Année de création : 2018

Bongo Té, Tika! (Pas comme ça, arrête!) donne la parole aux victimes de violences faites aux femmes en République démocratique du Congo. Une œuvre puissante pour briser le silence et éveiller les consciences.

Extrait

Homme 1

Elle, son mari la considère comme un papier de toilette, il la traite comme un chien mort. Elle n’a qu’à tout supporter, garder le silence, faire obstacle à ses propres sentiments, retenir l’insupportable, taire sa colère et ne pas le dénoncer.

 

Femme 3

La bible dit : pour le meilleur et pour le pire. La femme doit être soumise à son mari.

 

Homme 2

Et comme elle supportait tout, elle est devenue imbécile. Engrossée à nouveau après plusieurs accouchements trop jeunes et rapprochés… 

 

Homme 1

… Tapée avec coups par son mari, comme c’était l’habitude, mal vêtue, mal nourrie, elle est morte vidée de son sang.

 

Femme 2

Elle n’était plus importante parmi les hommes.

 

Femme 1

Depuis longtemps, sa cuisine avait l’amertume de son âme. Quel que soit le plat qu’elle préparait.

Image- Section Extraits-.jpg

Spectacle Bongo Té, Tika!

Mot d'Angèle

J’ai été très frappée par certaines réactions de jeunes dames. Cette initiative des Carnets est vraiment géniale. Je peux lire les pensées des femmes. (…) Quel est l’héritage que nous voulons laisser à nos enfants? Sinon, plus tard, nos enfants diront, qu’est- ce que vous avez fait? La femme n’est pas seulement une machine à faire des enfants, elle est une machine pour transformer la société. - Un traducteur

 

En 2015, Oxfam-Québec m’a conviée, en tant que directrice artistique du Théâtre des Petites Lanternes et dramaturge, à prendre part à un projet de cocréation internationale en République démocratique du Congo. Ensemble, avec des femmes congolaises et une équipe artistique locale, nous avons tissé une création théâtrale à partir de la démarche de la Grande Cueillette des Mots (GCM). 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’objectif : faire émerger des voix longtemps réduites au silence, celles des femmes et des filles confrontées aux violences, pour transformer leurs récits intimes en une parole collective, portée sur scène comme un acte de reconnaissance et de sensibilisation.

 

Depuis toujours, les violences, sous toutes leurs formes, sont comme une grande vague de fond : elles étouffent, paralysent, aliènent, assujettissent et réduisent au silence. Les violences sexuelles, quant à elles, loin de diminuer, arrivent aujourd’hui comme une déferlante. Et les victimes sont encore trop nombreuses à garder le silence.  Toutes ces histoires qui se déroulent sur un autre continent, au Sud, se déroulent aussi chez-nous au Nord et trop souvent encore.

 

Pour créer une œuvre dramatique forte et porteuse de sens, j’ai invité l’autrice canado-congolaise Marie-Louise Bibish MUMBU à se joindre à moi comme co-autrice. Sa présence a apporté une perspective essentielle au récit, en contribuant à tisser une parole à la fois enracinée et engagée.

 

Je pense qu’il est urgent de militer pour la décolonisation de notre imaginaire et commencer à donner force aux mots que tous et toutes nous utilisons. (…) Angèle et moi avons donc fonctionné avec notre sensibilité respective et nos pratiques d’écriture. Moi, en m’inspirant de ma série d’ateliers sur la mémoire, pratique qui a beaucoup facilité l’écriture, et Angèle qui, sur plusieurs continents et avec la Grande Cueillette des Mots et les Carnets de parole, a écrit des œuvres qui ont marqué et réussi à « décadenasser la parole », comme elle le dit. » - Marie-Louise Bibish MUMBU.

Marie-Louise Bibish Mumbu fût une précieuse collaboratrice qui m’a conduite dans des avenues qu’il m’aurait été difficile d’emprunter seule. Ce travail de proximité nous a invité, de part et d’autre, à fusionner le meilleur de nos pratiques. Et, pour nous guider dans un réel travail en synergie, j’ai fait appel à Paul Lefebvre, conseiller dramaturgique au Centre des auteurs dramatiques (CEAD).

Bongo Té, Tika.jpg

Spectacle Bongo Té, Tika!

Résumé du projet de création

Je m’engage à les protéger.

Un spectateur. 

Si mon père m’offre en mariage à un mon âge, est-ce que je me dois de l’épouser, 

je n’ai pas encore fini mon secondaire?

Une spectatrice

 

Bongo Té, Tika ! est un cri de coeur. Avant on ne le savait pas, maintenant, on le sait. La question de la violence faite aux femmes en République démocratique du Congo (RDC) est confinée au silence depuis des décennies. Elle est culturelle. C’est la vie de la femme d’une manière générale. 

 

Bongo Té, Tika ! c’est 600 femmes et 210 hommes de Kinshasa qui nous ont dit des choses secrètes à l’aide du Carnet de parole. Pas ce qu’on voit dans la rue, mais ce qui se passe dans les maisons. Leur maison. Avec le papa, les cousins, les oncles, les enseignants, les hommes en situation de pouvoir. Les violences existent, les gens les subissent et chaque jour, ça s’amplifie. 

 

Bongo Té, Tika ! c’est près de 5 000 pages d’histoires, de voix qui se libèrent pour nommer les choses qu’on ne dit pas, ces choses qui se passent en secret et qu’on tait parce qu’on ne peut pas les ramener à la place publique. Ça se dit dans l’obscurité ou ça ne se dit pas. Or là, en utilisant le processus dramaturgique de la GCM, on est dans une démarche de création ou les choses sont enfin nommées pour être portée sur la place publique. 

 

Et quand les choses sont nommées, c’est déjà une action qui est en train de se faire. 

Bongo Té, Tika ! a pu révéler toute sa richesse notamment grâce au travail de Pierre Javaux réalisateur et artiste visuel engagé, dont le travail s’ancre dans les croisements fertiles entre documentaire, création artistique et engagement social. Collaborateur de longue date d’Angèle Séguin, il accompagne depuis plusieurs années La Grande Cueillette des Mots, dont il saisit les moindres nuances avec une justesse remarquable. Dans Bongo Té, Tika !, Pierre Javaux signe une documentation sensible et rigoureuse de la démarche. Son regard, profondément humain, donne à voir non seulement les étapes d’un processus de création partagée, mais aussi les résonances qu’il fait naître, tant au Congo qu’au Québec. Sa caméra capte les gestes, les regards, les silences et les mots qui témoignent de la puissance de la parole citoyenne.


Grâce à sa capacité à créer un lien de confiance avec les participant·es et les partenaires, il contribue à faire rayonner une œuvre collective, transfrontalière, enracinée dans la mémoire et tournée vers l’avenir.

 

Bongo Té, Tika ! c’est 69 spectacles ont été présentés entre février et mai 2018 dans les communes de Lemba, Nsélé, Masina, Limeté, Lingwala, Maluku, Kasavubu, Selembo, Mont-Ngafula, Kimbaseke, Ndjili, Kinsenso, Barumbu et la Gombe.

En tout, 37 210 personnes qui ont assisté aux représentations.

Afin de favoriser une diffusion large et inclusive, ONU Femmes a produit une adaptation vidéo de la pièce, permettant ainsi de la rendre accessible dans l’ensemble de la République démocratique du Congo, notamment dans les écoles et les milieux éloignés.


Tout ceci pour que cesse le fléau de violences faites aux femmes et aux filles. Bongo Té, Tika!

8_ Résidence Sherbrooke.jpg
5- Atelier d'écriture-HOMMES.JPG

Crédits : 

Direction artistique : Angèle Séguin

Texte : Angèle Séguin et Maire-Louise Bibish Mumbu avec les mots de 600 femmes et 210 hommes de Kinshasa des Communes de Lemba, Masina, Limete, Nsélé et la Gombe,

Conseiller dramaturgique : Paul Lefebvre, Centre des auteurs dramatiques

Traduction : José BAU DIYABANZA, Nadine MWANGA, Jaimie EKODI, Claude MAFUTA, Soraya KIBULA, MARIE LOUISE, BIBISH MUMBU, Eloge MUTEBA, Billy Bisuta Saosala

Mise en scène : Pascal Bukasa Oshosho 

Interprètes : Nana Muzua Boboto, Emmanuel Ndosi Manuana, Faustin Mambuya  Kangu, Nadine Tshibuyi Mbombo 

Musicien : Faustin Manzambi Katati
Costumière : Lucie Mbaya Viminde 

Régisseur : Daniel Mungwa Nlandu

Directeur technique : Simon Roy (Sherbrooke, Canada)

Le Comité de pilotage :

Bongo Té, Tika ! c’est un comité de pilotage composé de personnalités de tous les secteurs d’activités ouvertes au changement des mentalités et à l’éducation des pairs à travers l’art.

Angèle Séguin, Directrice artistique du Théâtre des Petites Lanternes, directrice de la démarche de la GCM et co-autrice

Nicolas Simard, Ambassadeur du Canada

Ginette Martin, Ambassadeur du Canada jusqu’en 2017

José Barahona, Raphael Mbuyi, Lucie Mailloux, Yolande Bujold (Oxfam en RDC)
Félicité Lubanga Sango, Babingwa Tubembé (Réseau des Femmes Chrétiennes du Congo (RFCC))
Mfumu Difima (Alliance nationale des Autorités Traditionnelles du Congo)
Awa Ndiaye Seck (ONU Femmes)
Rose Mutembo Kiese (Cafco)
Abdourahamane Diallo, Dr Gabriel Nsakala, Augustin Bikale-Mukunday (UNESCO)
José Bau Diyabanz (ATA)
Diene Keita, UNFPA Mireille Ikoli (Fonds des Nations Unies pour la Population)
Jeanine Gabrielle Ngungu ( « Nous pouvons »)
Colonel Neneh Mu-savuli, Commandant Ngoya Kabiena Kumana, Marie-Josée,
(Police Nationale Congolaise (PNC))
Abbé Benjamain, Évêque Bodika représentant le Cardinal Monsegwo
Révérende Berte Nzeba Kalombo Représentante Monseigneur Marini. 
Kristelle Holliday, Directrice générale du Théâtre des Petites Lanternes

 

Avec la contribution des collaborateurs artistiques : la Cie TIZA-Théâtre, l’Atelier Théâtr’Action et l’Institut National des Arts de Kinshasa 

Documentation visuelle : Pierre Javaux

 

Documentation visuelle : Pierre Javaux​

Une production : 

Bongo Té, Tika!, a été créé le 9 février 2018 à la Halle de la Gombé, Kinshasa, République Démocratique du Congo 

Avec: Oxfam-Québec en RDC et Oxfam-International | Le Théâtre des Petites Lanternes | La Cie TIZA-Théâtre | L’Atelier Théâtr’Action, L’Institut Français de Kinshasa -Halle de la Gombe | L’institut National des Arts de Kinshasa 

11-Spectacle_Bongo Té, Tika..jpg
« Pour que ce projet fonctionne, pour que la parole de ces femmes éloignées des structures de pouvoir dans un pays où elles n'ont jamais accès aux politiciens, puisse être entendue, il était primordial de mettre sur pied un comité de pilotage de haut niveau capable de faire le pont et de réintroduire cette parole dans la société civile.»
bottom of page